Je ne sais pas s’il faut parler réellement de roman épistolaire car s’il y a bien des lettres, parfois c’est à son journal que le personnage écrit. Bref, nous sommes dans le sud-est de l’Angleterre en 1940. Les hommes sont partis car mobilisés dans l’armée. Tout d’abord, cette guerre ne dit pas son nom puis rapidement, l’avancée allemande balaye tout sur son passage et on craint pour les libertés les plus élémentaires. Les soldats reviennent du front, blessés, mutilés… et parfois ne reviennent pas du tout. Pire le sud de l’Angleterre est bombardé et il y a des morts, nombreux, parmi la population civile.
Autant dire que le moral du village de Chilbury n’est pas au beau fixe, d’autant que le chorale, une des distractions restantes vient d’être dissoute, faute d’hommes. Telle est le décor de ce roman.
Mais c’est compter sans la force vive que représentent les femmes! Petit à petit, elles vont prendre conscience de la force vive qu’elles représentent et combien elles ont été brimée et bridées par le passé. Il faudra du temps pour reprendre confiance en soi, pour passer par dessus la tradition qui les muselle encore tant. Mais voilà, ceux qui les maintenaient sous ce joug ne sont plus là. Elles vont saisir leur chance et de la plus belle des manières, non en reproduisant le modèle masculin, mais dans l’oblation d’elles-mêmes, refondant ainsi l’espérance éteinte.
C’est la que la chorale qui va donc continuer à exister, mais d’une autre manière, aura un rôle essentiel pour recréer du lien pour susciter de nouvelles vocations, pour aider à reprendre confiance en soi.
Un beau livre qui n’est pas qu’un roman mais se fonde sur des recherches historiques poussées.