Une rue à Moscou

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« La vie, cette année-là, était rude et l’homme n’aimait pas son prochain. Cette année-là, la beauté disparut et fut remplacée par la sagesse. Depuis ce temps, il n’y a pas peuple plus sage que le peuple russe. »
« Sivtsev Vrajek, une paisible rue de Moscou où habitent un vieil ornithologue et sa petite-fille Tanioucha, autour de laquelle vont se nouer les destins d’hommes pris dans la Grande Guerre et la révolution de 1917. Un pianiste familier des lieux, Édouard Lvovitch, y joue un soir une étrange composition, l’Opus 37, une page terrible, « criminelle, inadmissible », comme dictée par l’époque à son génie. Les derniers accords plaqués, il écoute : le sens du chaos est né.
Tel est ce livre : une partition terrible, inadmissible, puissante. Au départ, le cercle intime des amis, un admirable couple de vieillards et leur petite-fille dans laquelle s’éveille la femme, et puis, de par le monde, le cheminement secret de la destruction, comme l’écho pressenti du carnage de la guerre et de la révolution. Le cri devant la mort est viscéral, et pourtant, comme en sourdine, monte un immense hymne à la vie belle, fraîche, ténue et tenace. Quand le livre s’achève, le sombre finale de l’Opus 37 est dépassé : la vie renaît dans le chaos, mais le Chaos surmonté. C’est un cercle qui se reforme à Sivtzev Vrajek, autour de Tanioucha devenue femme, la vie qui se recrée à partir de la mort même, c’est l’inadmissible turbulence de la sève de l’esprit et de l’amour humain qui fait irruption dans les rameaux morts. Jamais livre aussi tragique n’a donné une telle soif de vivre. »

Ed. Noir sur blanc, 456 p.